Bienvenue sur ce « blog mémoire » !

Ce blog présente les écrits de captivité de notre  grand-père, Raymond Troye, officier de l’armée belge, prisonnier de guerre 1940-1945.

Ces écrits sont :

-Des extraits de son roman « Meurtre dans un Oflag », polar écrit en captivité. (Edité en 1946, reédité en 2006 dans la collection Espace Nord///gérée acuellement par « Les Impressions nouvelles »).

-Des extraits de son journal et de sa correspondance de guerre (écrits découverts après son décès)…

-Et également une démarche mémoire (très) contemporaine….

Les infos concernant directement le roman sont en bas de la page. 

 

photosenvrac

Mai 1940

Avant les 5 années derrière les barbelés, il y a  eu mai 1940, la campagne des 18 jours…

Et les violents combats de la Lys…

Raymond Troye (5ème Régiment des Chasseurs ardennais) a été fait prisonnier lors des combats de la Lys (près de Deinze – Belgique) le 25 mai 1940.

(Plus d’info  via l’onglet « Mai 1940 »   et  le coin presse  1946-1948)

Il est rapidement envoyé en captivité en Allemagne. Après un court séjour au camp de rassemblement de Dortmund.

 

Plaque ChA La Lys


29 mai 1940

« Je suis encore en vie mais prisonnier. Je pars en ce moment de Brasschaat vers une direction inconnue, probablement vers l’Allemagne. Je vous embrasse tous bien fort. Raymond »

QUI SE SOUVIENT DES OFLAGS ?

Oflag est une abréviation de l’allemand : « Offizierlager » (camp pour officiers).

Durant la 2ème Guerre Mondiale, des milliers d’officiers prisonniers (de toutes nationalités) ont transité-séjourné dans ces camps situés dans le « grand reich »…

Raymond Troye (5ème Régiment des Chasseurs ardennais) a été fait prisonnier lors des combats de la Lys (près de Deinze – Belgique) le 25 mai 1940.

Il est rapidement envoyé en captivité en Allemagne. Après un court séjour au camp de rassemblement de Dortmund, il passera les 5 années du conflit dans 3 oflags différents.

1940-1942 :  Eichstätt (Bavière) Oflag VII B

1942-1943 :  Fischbeck (Hambourg) Oflag XD

1943-1945 :  Prenzlau (Poméranie) Oflag II A

En mai 1945 :  Le camp de Prenzlau est libéré par l’armée russe.

 


Mirador Eichstätt 2

Mirador du camp d’ Eichstätt : 

« De tous côtés, le camp est entouré d’une double rangée de fils barbelés de trois mètres de haut que gardent à la mitraillette au poing, des sentinelles perchées dans des guérites surhaussées au delà de cette enceinte ». (Journal 22 juin 1940)

 


Comme le signale la carte de « prisonnier de guerre » de R. Troye, la date officielle de « sa » fin de captivité est le 9 juin 1945.

Les prisonniers belges de Prenzlau ont seulement pu quitter le sol allemand qu’à partir du 3 juin 1945.

carteprisonnierdeguerre

carte pg

Un blog mémoire !

Ce blog présente également une démarche mémoire (très) contemporaine….

-L’auteure de ce blog, entre 2006 et 2009, s’est livrée à une  intense enquête, explorant musées, expositions,  lieux de mémoire, a dévoré livres, articles, a rencontré un nombre incalculable de personnes habitées par le même intérêt… 

Voir onglet « Mémoire 1940-1945)

-Dans la foulée  des rencontres et invitations diverses, « Meurtre dans un Oflag » et le blog ont mené, à leur façon, une « intense petite vie« , à travers des événements culturels (conférences, expositions) et médiatiques ( radio, télé, presse écrite).

Voir onglet « Evénements

Coin presse (2006)

 


champ de bataille

« Retrouver la lettre tant recherchée… Un vrai champ de bataille devant l’ordi !!! Mais j’y suis arrivée… Jeudi  26 octobre 2006 à minuit… j’ai retrouvé le 15 septembre 1942 ».


Ce  blog a été géré sur une plateforme skynet de 2006 à 2009
Il a été transféré sur wordpress en mai 2018
Mise à jour : août 2020

Blog capture

Le courrier en captivité

lettres 1


lettres  2

 


 

Enveloppe « fabriquée » Période 19401942  Eichstätt (Bavière)  

enveloppe VII B

 


« Pour gagner du temps dans le contrôle et la distribution, écrivez des lettres courtes et lisibles. Ne pas oublier la matricule ! ». 
gagner du temps


10 septembre 1940

Protégés par la Convention de Genève, les prisonniers de guerre ont pu envoyer et recevoir du courrier.Voici une des premières cartes envoyées par mon grand-père. Il a été fait prisonnier près de Deinze le 25 mai 1940. La carte n’évoque pas l’affrontement avec l’armée allemande (le courrier était censuré) mais des aspects très pratiques : perte de ses coffres, de son vélo…
courrier100940velo

26 lignes


 

Cette page est réservée au prisonnier de guerre

 


 

N’écrire que sur les lignes et lisiblement

 


 

Que sont nos lettres ?

Qu’en  dit le roman ? (P.81-82)

Que sont sont nos lettres, en définitive ? Des formulaires de vingt-six lignes où nul n’ose épancher son coeur. Des moules trop étroits pour nos élans. Et je ne parle même pas de ceux qui mécontenteraient nos censeurs, mais des élans que la tendresse commande et dont tout homme rougit un peu. Mais oui, nous rougissons de nos meilleurs sentiments et nous n’osons les exprimer quand doit les lire un autre que l’être cher. Surtout quand cet autre est un ennemi ». 

 


Lettre clandestine

« (…) Je ne puis t’écrire qu’aux dates fixées et la correspondance est censurée aussi bien au départ qu’à l’arrivée. Toutefois tu peux me donner certains renseignements sur le pays (…).Si tu veux me communiquer quelque chose de secret (nouvelles de la guerre) mets en imprimé les lettres qui comptent dans la lettre. Exemple : si tu veux me dire « je t’aime », tu fais comme je vais faire dans les phrases qui suivent, discrètement, bien entendu. J‘aimErais recevoir des nouvelles Très souvent cAr rIen ne Me fait plus dE plaisir que de lire ton écriture. As-tu compris ? Si oui, à titre d’essai, tu m’accuseras réception de cette lettre en employant ce procédé car il ne faut pas compromettre le porteur. Celui-ci est un soldat de Tournai qui te l’enverra par la poste (…). Extrait d’une lettre (ayant échappé à la censure et transmise clandestinement) datée 29/10/40 (4 pages A4)

 

 

« Meurtre dans un Oflag »

Réédition 2006 (Collection Espace Nord////Les Impressions Nouvelles)

 

1940 : Un jeune officier belge, RAYMOND TROYE, est fait prisonnier par les Allemands. En captivité, il écrira « Meurtre dans un oflag ». Un roman policier avec une intrigue finement menée et un suspens soigneusement entretenu. Plus de 60 ans après son écriture, ce roman est bien plus qu’un polar bien ficelé… 

« Dans un oflag, deux ennemis de toujours, Albert et  Francen, se retrouvent. Tout les sépare : une enfance dorée pour Albert, laborieuse pour Francen. Une femme conquise par Albert mais aimée par Francen.

Un matin, Albert est retrouvé mort. Francen est coupable, du moins, c’est ce qu’il croit. Si seulement sa mémoire ne lui jouait pas ces vilains tours  depuis son éclat de shrapnel dans la tête. Francen se retrouve, malgré lui, mêlé à l’enquête que mènera un compagnon de camp, policier dans le civil.

Ce polar à l’intrigue finement menée est également un roman écrit en captivité, qui offre un formidable témoignage sur les conditions de vie dans un camp de prisonniers durant la Seconde Guerre mondiale ».

dos livre


 

INFOS  SUR  L’ ECRITURE  DU  LIVRE : 

– Le roman a d’abord été écrit dans l’oflag VII B d’EICHSTATT (Bavière)

( Il a d’ailleurs pour cadre cet oflag (descriptions très reconnaissables). 1942)

– Le roman a été relu et re-corrigé et re-terminé dans l’oflag II A de PRENZLAU (90 km nord de berlin). 1943.

 

EXTRAIT JOURNAL  –  PRENZLAU OFLAG II A

18 septembre 1943

« J’ai terminé « Meurtre dans un oflag ». Il ne me satisfait qu’à demi, tant par la forme que par le fond. Tout ce que nous faisons en captivité est, je crois, voué à la médiocrité. Je ne suis pas seul de cet avis. Robert Van Nuffel, qui vient de publier « Prélude » me le disait l’an dernier, quelques semaines avant notre départ d’Eichstätt. Tout nous dessert, les conditions de travail, notre état d’âme perpétuellement inquiet et jusqu’à la qualité du papier que nous employons. Selon moi l’oeuvre d’art doit naître dans l’euphorie et la guerre est son plus grand ennemi ».


« Me faire éditer… »

 


Illustration 1 :  « Copie du manuscrit de « MEURTRE DANS UN OFLAG » déposée à la bibliothèque du camp de PRENZLAU. Cette copie faite en un seul exemplaire constitue en somme l’édition originale de ce livre.

Illustration 2 :  Extrait d’un passage et cachet de la bibliothèque de l’oflag IIA.

Illustration 3 :  Un autre cachet « LIVRE RELIE AU CAMP. RESPECTEZ LE TRAVAIL DE VOS CAMARADES ».

bib II A

 

biblio II A - Copie

 

 

relie au camp


 

De nombreux lecteurs   demandent si « Meurtre dans un Oflag » a été intégralement rédigé en captivité… Si le roman n’a pas été réécrit après la guerre (s’il n’a pas été « arrangé » afin de plaire aux éditeurs et public de l’époque)…  Ou si la version de 2006 comporte des « aménagements » en lien avec la sensibilité contemporaine, etc. Je peux affirmer que la version de 2006  est scrupuleusement la même que le texte édité en 1946. Les seuls (légers) changements consistent en la correction de quelques mots d’allemand mal orthographiés à l’origine. Après la guerre, le texte a été édité tel quel…  Le manuscrit relié à l’oflag II A de Prenzlau (la marque de censure atteste le fait) n’ pas subi de modifications importantes (hormis quelques mots enlevés ou ajoutés par ci par là). « Meurtre dans un oflag » est un roman  témoin de l’activité littéraire qui s’est tenue derrière les barbelés des oflags durant la Seconde Guerre mondiale.


 

Couverture 1946

Voici la première édition de « Meurtre dans un oflag ».

L’éditeur était Charles Dessart.

couv 2